14 février. Il n’est même pas 8 heures du matin lorsqu’une touffe de cheveux rouges sort de dessous la couette et que deux yeux d’un vert feuille s’ouvrent sur la pièce encore sombre. Les couvertures sont rejetées au pied du lit, et une ombre qui se veut la plus discrète possible traverse la chambre pour se rendre dans la pièce voisine. La personne posa les yeux sur la boule compacte que formaient les différents couvre-lits. Le lent mouvement qui faisait monter et descendre les couvertures ne laissait aucun doute quand à la présence d’une autre personne qui devait être assez frileuse pour s’être autant enroulée dans la literie. Doucement, sans faire le moindre bruit, l’intrus s’est approché le plus possible de sa cible. Après un petit moment où le silence fut roi, notre indésirable s’est jeté de tout son poids sur la masse.

« DEBOUUUUUUUUUUUT ! C’EST LA ST VALENTIIIIIIN ! »

Ce fut une voix masculine qui lui répondit, visiblement énervé et assez contrarié. Le jeune homme n’a pas du apprécier le réveil ô combien délicat auquel il a eu droit. Pour le coup, il préférait largement les réveils, bien plus doux et agréables de son amant. Sauf qu’en même temps, il imaginait très mal quelqu’un d’autre le réveiller de cette manière… Aussi, émergeant la même tête encadré des même cheveux flamboyant et les même yeux verts intense que la demoiselle, envoya-t-il sa jumelle voir ailleurs s’il y était.

« Kaoru, tu fais chier putain, dégage d’ici, merde ! »

… Avant de ce laissé retomber sur l’oreiller et de remonter la couverture jusqu’au dessus de sa tête pour tenter de manière totalement désespéré de minimiser le boucan fait par sa petite sœur. Sauf que la petite sœur en question ne l’entendait bien évidement pas de cette oreille. Elle sautait sur le lit de Shin depuis maintenant cinq bonnes minutes sans que ce dernier ne daigne adresser un regard à la pile électrique qui lui servait de sœur. Tout en rebondissant, la demoiselle criait à son jumeau de se lever. Si bien, que les voisins ont fini par taper dans le mur afin de montrer leur mécontentement. Le soleil venait à peine de se lever, et Kaoru faisait un boucan d’enfer. Finalement, c’est le mur qui l’a calmé. A vouloir faire des figures « qui pètes le style » selon ces dires, elle avait fini par faire une méchante rencontre avec la cloison après un « décollage raté ». Même si elle allait très certainement se retrouver avec une bosse assez conséquente, notre hyperactive était fière d’elle, elle avait réussi a lever son frère qui, craignant qu’elle se soit fait mal après avoir bien rigolé et lancé des remarques assez acides, c’était assis sur le lit pour pouvoir jeter un coup d’œil à la « blessure de guerre ».

Finalement, Shin a consentit à se lever et à préparer le petit-déjeuner sous les encouragements de Kaoru qui « crevait la dalle ». Une fois le tout engloutit, le jeune homme s’est enfermé dans la salle de bain histoire de pouvoir prendre une douche. Heureusement que l’isolation était bonne. D’ici, il n’entendait plus les cris de sa sœur qui avait repris ses jeux vidéos. Une fois l’eau en route, il la laissa couler longtemps pendant qu’il réfléchissait à ce qu’il allait pouvoir offrir à la St Valentin. Ca faisait à peine deux mois qu’il sortait, et sérieusement, avec Hakai et il bloquait déjà sur quoi lui offrir. Même qui la question première qu’il s’était posé n’était pas « que vais-je lui offrir ? » mais « Dois-je lui offrir quelque chose ? ». Il se lava rapidement les cheveux avant de sortir de la cabine et d’attraper une première serviette qu’il noua autours de sa taille, et une deuxième pour se sécher. Shin prenait ses précautions depuis que sa sœur était entré dans la salle de bain sans prévenir alors qu’il s’apprêtait à sortir de sous le jet.

Le jeune homme était toujours devant le miroir à réfléchir -et toujours dans une tenue assez légère- lorsque Kaoru ouvrit la porte en grand, laissant entrer un courant d’air froid à l’intérieur de la salle. Elle observa son frère quelques secondes avant de lui dire d’accélérer le mouvement pour qu’elle puisse elle aussi prendre une douche. Après un petit « Bien cheffe Kaoru ! » et un mini salut militaire tout ce qu’il y a de plus ironique, la jeune fille ferma la porte, et Shin entendit les pieds de sa sœur frapper contre le sol, signe qu’elle était retournée à son jeu. Il soupira en attrapant sous-vêtement et jean. Il avait encore oublié la moitié de ses fringues dans le bordel intersidéral de sa chambre. Sans même prendre la peine de fermer son jean, il jeta la serviette sur sa tête avant de sortir en direction de son « antre ».

Il à entendu la porte de la salle de bain claquer et l’eau couler, montant que sa jumelle était déjà sous la douche. Il ferma la porte de la chambre derrière lui, et tout en se séchant les cheveux d’une main, cherchait le reste de sa tenue. Finalement, il n’a retrouvé que sa ceinture et à donc du aller piocher le reste dans son armoire. Une fois totalement habillé, il jeta un coup d’œil autours de lui. Sa chambre était vraiment dans un état déplorable. Pourtant, loin de vraiment s’en soucier, il attrapa rapidement une veste et sortit de la pièce. Il lança un rapide « Je suis partis » et il fermait la porte au moment où il attendait le vague « Fait attention » de sa sœur.

Shin déambulait en ville, attendant d’avoir l’illumination divine pour savoir quoi offrir à Hakai. Il aurait bien demandé à Kaoru mais il le sentait mal sur ce coup là. Elle avait été mettre son paquet vert pomme dans la boite aux lettres du métalleux très tôt ce matin pour « être la première ». Elle y avait même glissé un petit mot à l’intérieur avec une promesse de « baiser » la prochaine fois qu’ils se verraient. Autant dire que le jeune homme allait surveiller Kaoru comme l’eau sur le feu. Et même chose pour Hakai d’ailleurs.

C’est en passant devant le fleuriste qu’il s’est demandé pourquoi il réfléchissait autant à un cadeau. Une simple rose ferait bien l’affaire non ? Shin avait l’habitude de recevoir à la St Valentin. Pas de donner, du coup s’était une première de lui et avait un peu de mal à imaginer ce que pourrait vouloir son amant. Il a poussé la porte du fleuriste et l’odeur des fleurs lui ai rapidement monté à la tête. Il lui à même fallu quelques secondes avant de pouvoir avancer. L’odeur était tellement forte que la tête lui avait tourné à cause du changement radical entre l’extérieur et l’intérieur de la boutique. En fait, Shin n’avait plus les idées super claires et du coup, il a acquiescé un peu au hasard à ce que lui racontait le vendeur, ce qui fait qu’il s’est rapidement retrouvé avec une belle rose au dégradé de rouge dans les mains sans vraiment comprendre le comment du pourquoi. L’homme en face de lui l’a rapidement briefé. Il s’agissait d’une rose Perfect Moment et blablabla. Shin s’en moquait complètement, il trouvait la rose jolie et ça lui allait parfaitement. Il a sortit son portefeuille de sa poche pour payer la fleur et repartir au plus vite de cette endroit. Il eu droit à un « Votre petite amie sera vraiment heureuse ! » avant de la porte ne se refermer derrière lui.

Il allait repartir, lorsqu’un gamin le percuta de plein fouet. Il portait un étui à guitare sur le dos qui était deux voir trois fois plus grand que lui. Le gamin ne devait même pas avoir plus de dix ans, et sa mère lui courait après. Finalement, Shin à rattraper l’enfant par le bras histoire d’éviter a sa mère de le perdre une nouvelle fois et de devoir fouiller la ville en long, en large et en travers. Finalement, la femme à remercier notre protagoniste avant de commencer à sermonner son fils. Shin allait filer lorsque qu’un élément dans la discussion l’interpella. Un « grand garçon aux cheveux bleus » avait « donner son étui » au môme et ils le cherchaient pour le lui rendre.

« Je le connais vous savez. Si vous voulez je peux récupérer la guitare et là lui rendre, ça vous évitera d’avoir à lui courir après, même s’il est loin de passer inaperçu… »

Finalement, la mère avait l’air soulagée, et a confier la guitare au jeune sans hésitation avant de repartir avec son fils et de disparaitre dans la foule. Avant de caler l’objet sur son épaule, Shin à ranger la rose dans l’étui, remarquant que le pied-de-bique normalement présent avait disparut. Il soupira avant de refermer le tout et d’écrire un texto à Hakai, lui demandant de le retrouver sur le toit immédiatement, tout en précisant bien qu’il avait retrouvé sa guitare. Il rangea le portable dans sa poche avant de partir en direction du lycée. Il y avait de très grandes chances pour qu’Hakai y soit avant lui dans la mesure où il se trouvait actuellement à l’autre bout de la ville…

« Bah ! Il attendra… »

Et sur ces mots, il a pris la direction du pensionnat, une cigarette à la bouche et les écouteurs sur les oreilles…

[HRP : 1.579 mots, je me suis surpassé :'D /PAN/]

La sonnerie stridente de mon réveil me réveilla en me défonçant les tympans. Aïe. Faudra que je pense à régler mon portable sur alarme avec quelque chose de moins aigu, parce que là, ça va me filer des migraines. M'étirant, je repoussai les couvertures, m'assit sur mon canapé-lit et me forçai à rester calme. Tout allait bien se passer. J'allais simplement appeler Shin, lui proposer de se retrouver quelque part, et lui offrir mon cadeau. Et advienne que pourra. Disons que je ne me fais pas trop d'illusions sur la suite... Et que c'est ça qui m'électrise. Je le veux, là, maintenant, pour moi seul. Parce que les groupies hystériques qui le poursuivent en minaudant, j'en peux plus. Je vais finir par en buter une ou deux, et tout rentrera dans l'ordre. Mmh. Je vivais seul dans un deux-pièces microscopique mais moins cher que l'internat. Ah, c'est sûr que ça vaut pas celui de Shin et Kaoru... M'enfin, je pense que je vais rester chez moi encore un peu. Vivre avec Shin, ce serait le rêve. Vivre avec Shin et Kaoru, ce serait juste intenable. Bref. Une fois debout, je passai la main dans mes cheveux teints et fis deux pas pour arriver devant le minuscule établi qui me servait de cuisine. Bah, de toute façon, la seule chose que je suis capable de faire, c'est des nouilles instantanées, ahaha. Je me servis un grand bol de café – des années d'économie, cette machine à café bas de gamme – et le but en tremblant. Surtout ne pas le renverser, ou je ne donne pas cher de mon pied nu. Genre, je me vois trop me ramener devant Shin en boitant, style blessure de guerre, et sortir « ouais tu comprends, je me suis brûlé au 36° degré... AVEC DU CAFÉ. » Mmh, non, je lui dirai rien, et le laisserai s'occuper de moi... MERDE, je m'étais promis de me calmer. Arhem. Je me douchai rapidement, redessinai mon tatouage, décrétai que ma teinture était correcte et sortis de la salle de bain en cherchant mon T-shirt. MAIS. AAAAH. Comment j'arrive à paumer mes affaires alors que mon appart' fait 10m² ?!! ... Non, peut-être pas à ce point, mais quand même quoi. Je balançais mes couvertures en l'air quand la sonnette se fit entendre. Et merde. Je regardai par l'œilleton et me retins d'exploser. Personne. QUI EST LE CON QUI S'AMUSE À ME FAIRE CHIER DÈS LE MATIN ?!! Je shootai dans la chaussure qui traînai là et râlai en sentant la douleur m'envahir le pied. 'Tain, je suis con. Bref, autant en profiter pour relever le courrier, maintenant que j'y suis... Hey. WHAT. THE. HELL. IS. THIS. BULLSHIT. C'est quoi, ce vert absolument horrible ? ... Eh. J'ai peur. J'ose pas l'ouvrir. C'est pas le style de Shin de m'offrir un truc destructeur de rétine, et puis il aurait préféré me le donner en mains propres – pour m'embrasser, tiens. Ni Ryuku, ni Yukari, ni personne ne m'offrirait un cadeau le jour de la Saint Valentin... SAUF UNE. NON. JE L'OUVRIRAI PAS. Et si elle me demande, je trouverai bien une excuse. Je le posai sur la table basse sur laquelle je manquais de m'écraser tous les matins au réveil et une feuille manuscrite s'en échappa. OH MERDE. J'espère que c'est pas une déclaration ou un truc du genre, sinon, je ne réponds plus de rien.

...

KAORU. Faut que je fasse disparaître ce papier. Si quelqu'un le trouve, je suis dans la merde jusqu'au cou. Pas dans la poubelle, c'est trop flagrant. J'hésitai un instant à le faire brûler, mais mieux vaut éviter de foutre le feu à l'appart'. Je le contemplai un instant avant de le fourrer dans ma bouche et de mâcher énergiquement. VOILÀ. A PLUS RIEN MAINTENANT. Et puis ne pas répondre, hein. Mon portable vibra à cet instant. « T'as aimé mon cadeau, Hakai-chan ? ♥ » MAIS AAAAH. Cette fille me stalke H24 ! Limite elle fait peur quoi... Et puis, comment elle a eu mon numéro ?! À chaque fois qu'elle me l'a demandé, j'ai trouvé une excuse pour éluder la question. Genre « oh merde, on m'appelle ! Bye ! », et me casser. Donc elle s'est démerdée seule... Deux solutions, soit elle a taxé le portable de Shin pour le savoir, soit un connard de troll le lui a passé. 'Fin dans l'immédiat, c'est pas important. Mon téléphone vibra à nouveau. MAIS. MAIS. ELLE ME HARCÈLE. Je vais même pas répondre, sinon j'ai pas fini. ET NE SURTOUT PAS L'OUVRIR. Je retrouvai miraculeusement mon T-shirt et l'enfilai avant de me laisser tomber sur le lit défait. Je repensai à cette note manuscrite. Elle était vraiment sérieuse... ? Je pensais qu'elle avait compris depuis longtemps, pour Shin et moi. Donc soit elle ne sait pas, soit elle s'obstine malgré tout... Je pencherais pour la première solution. Je la verrais mal essayer de draguer le mec de son jumeau... Et y parvenir. Argh. Il faut vraiment que je la voie le moins possible. Une fois en face d'elle et le sujet abordé, j'arriverais pas à lui dire non. J'arriverais pas à refouler ces sentiments, que j'aimerais voir disparaître. Je soupirai m'écroulai sur le canapé. Urf. Je restai ainsi à admirer mon plafond quand mon portable vibra une nouvelle fois, après la vague de messages de Kaoru. Je tendis le bras d'un geste machinal, tâtai la table, trouvai mon appareil et consultai mes nouveaux messages. 18 de Kaoru, un de Shin. J'ignorai les premiers et lut le seul qui me paraissait intéressant. ... AAAH. SHIN. JE T'AIME. Je me redressai immédiatement, n'en croyant pas mes yeux. Il l'avait vraiment retrouvée ?! Je me surpris à sourire de soulagement. Cette journée avec Yukari n'avait pas été de tout repos... J'espère qu'elle est bien restée à l'hôpital. Après la scène qu'elle m'a faite... Enfin bref. J'enfilai ma veste en cuir, mon écharpe, mes gants noirs, attrapai mes clés et sortis en trombe, sans oublier le sac en papier posé à côté de la porte. J'allumai une clope et tirai une latte avant de me mettre en route, cigarette au bec, mains dans les poches. Et merde, l'ascenseur est encore en panne. Descendant les cinq étages à pied en râlant, je courais presque, tellement j'avais hâte. Le lycée n'était pas loin, j'avais juste à marcher cinq grosses minutes – enfin, à titre de comparaison, Ryu' aurait mis un petit bon d'heure en marchant doucement... Une fois là-bas, je grimpai les marches quatre à quatre et atteignis le toit désert. Évidemment, il va être à la bourre... Ou me poser un lapin parce qu'une fille l'aura encore accosté. Je grinçai des dents et m'adossai à la rambarde en l'attendant. ... Mais c'est qu'il y met le temps. SHIN, BOUGE TON CUL, À LA FIN. Je commençai à faire les cent pas. Je m'apprêtai à redescendre les escaliers quand il arriva enfin. Je sentis mon cœur faire une embardée en voyant ses cheveux flamboyants s'agiter au gré du léger vent.

« T'as que ça à faire, me faire poireauter ici pendant des heures ? », râlai-je.

Je m'approchai de lui et attrapai le poignet, le collant à moi et l'embrassant langoureusement, durant quelques minutes. C'était tellement bon. Je passai un bras dans le creux de ses reins et mon autre main se perdit dans ses cheveux si soyeux.

« Alors que je crève d'envie d'être avec toi... », murmurai-je lorsque le baiser s'interrompit.

Ce n'était pas un reproche, même si ça sonnait un peu comme si c'en était un. C'est vrai qu'on a pas beaucoup de moments où on peut être seuls, tous les deux. Je plongeai dans ses iris d'un vert si profond et collai mon front contre le sien, souriant simplement.

« Happy Valentine's Day, my dearly beloved ♥ »

« J’Y CROIS PAS ! »

Je sursautai brusquement, émergeant du même coup de mon sommeil, complètement à l’ouest. Enfin, ça, c’était avant que je sente quelqu’un me pincer les joues et les étirer bien fort, au point que j’ai presque l’impression qu’elles ne reviendront jamais à leur état normal. CRÉTIN. LÂCHE-MOI. ÇA FAIT MAL. QUI M’A FOUTU UN FRÈRE PAREIL ?!!

« Je t’ai déjà dit que tu finirais par choper la crève à t’endormir comme ça devant ton ordi, idiot ! »

Genre parce que ça te va bien de me faire des reproches, hein … Bon, je récapitule pour ceux qui ne suivent pas. Ce truc qui s’amuse à tripoter mes joues, c’est mon frère aîné. Et mes parents ont décrété que dorénavant, je crécherais chez lui parce que c’est moins cher de payer un seul loyer. C’est clair que le pensionnat, c’est pas donné, mais quand même, je dois vraiment vivre avec ce … ce … truc ? Truc qui finit par me lâcher en soupirant, au passage.

« C’pas ma faute … style je peux prévoir quand je vais m’endormir … » marmonnai-je en m’étirant.
« C’est ça, c’est ça. »

Je déteste quand il fait ça, ce con. Et il le sait en plus, vu son sourire en coin. Mais il prit la fuite lorsque je lui lançais un des stylos qui traînait sur la table. Tsk. T’aurais pas pu te le prendre dans la tronche, débile ? Je finis par me lever quand même, non sans grommeler des insultes. Beaucoup d’insultes. Bon. Je vais peut-être consentir à l’aider à faire le petit-déj’, histoire que ça soit réellement comestible. D’ailleurs, j’espère qu’il l’a dit à personne, ça. Je réponds de rien s’il est allé le crier sur tous les toits. Qu’il ne vienne pas se plaindre si on retrouve des petits bouts de son cadavre un peu partout après. Ce n’est que lorsque j’entrais dans la cuisine en baillant que je me rendis compte d’une chose. En même temps, vu le calendrier accroché au mur, c’était difficile à louper mais … Merde, on est le 14 février quoi. Ce qui signifie que je devrais éviter de sortir de chez moi, parce que l’air devient franchement irrespirable avec tous ces couples qui se promènent. Et ils se disent de ces trucs complètement mièèèèèèèvres en plus. A chaque fois, j’hésite entre la facepalm et exploser de rire, sérieux. Ahem. Bref.

Petit-déjeuner, ça, c’est fait. Maintenant, je vais aller me doucher et me cloîtrer pour le restant de la journée dans ma ch-

« Ryu, si jamais tu t’avises de faire l’ermite tibétain aujourd’hui, je te jure que ton ordi finira au fond d’une poubelle ♪ Et que je dis à tout le monde que tu es- »
« SHUT UP, YOU NARCISSISTIC PRAT ! » m’écriai-je avant de lui lancer de nouveau un objet qui passait dans le coin – RIP paire de baguettes -.

Je le hais. Oh comme je le hais, ce con. Comment il fait pour deviner ce que je fais, sérieux ? Bon, je fais pareil que lui, mais c’est … RAAAH, MAIS IL A PAS LE DROIT DE COPIER MA CAPACITÉ SPÉCIALE, BORDEL DE MERDE. Ahem. Mes fringues … J’ouvris la porte de mon armoire. Et poussai un juron quand je me reçus une pile de t-shirts sur la gueule.

« C’est ce qui arrive quand on range pas ses affaires. » fredonna narquoisement le débile derrière moi.

D’OU TU M’AS SUIVI. T’aimes me voir galérer, avoue.

« Et c’est parce que t’es aussi con que tu te fais toujours plaquer. » répondis-je en marmonnant, comme à mon habitude.
« Eeeeh, c’était petit, ça. »
« JE SUIS PAS PETIT !! »

Il le fait exprès, là. J’en suis sûr. Sûr et certain. Mais il repartit de nouveau avant que je ne puisse le descendre un peu plus. Je ramassai les vêtements qui étaient tombés au sol, balançant au passage un des t-shirts sur mon lit et tirai un jean des profondeurs du meuble. En faisant un minimum attention parce que je ne tenais pas à me recevoir l’intégralité de mes fringues sur la tronche.

Une douche rapide plus tard et une fois mes vêtements mis, je songeais un instant à me retrancher dans ma chambre quand même et de verrouiller la porte, histoire qu’il ne touche pas à mon ordi – oui parce que je ne SURVIS PAS sans mon ordi – mais je savais qu’il était capable de bien pire. Comme balancer à tout le monde les choses les plus embarrassantes à mon sujet. Le fait que je sache cuisiner, par exemple. Ou que je sois a- NON. JE VIENS DE PENSER QUOI, LA ?! C’EST FAUX. TOTALEMENT FAUX. Euuuuh. A quoi je pensais, déjà ? Bon, déjà, je vais sortir pour préserver mon ordinateur de toute attaque terroriste – OUI CE MEC EST UN TERRORISTE ARMÉ, IL A DES CANETTES DE COCA AU POTENTIEL DESTRUCTEUR ÉLEVÉ -, j’attrapai mon sac et passai sa bandoulière sur mon épaule au passage et ouvris la porte.

« Je sors ! »
« Hohoho, me dis pas que t’as un rencard ? Avec qui ? »

Je m’étranglai littéralement avec ma salive et toussai comme un malade pendant une minute tandis qu’il se tordait de rire sur sa chaise. CONNARD. JE TE LE PARDONNERAIS JAMAIS.

« Je parie que c'est avec Yuka- »
« NONJ’AIJUSTEUNTRUCURGENTAFAIRETAGUEULE. »
« Tu me raconteras, hein ? »

Fais pas genre t’as pas entendu. Je lui jetai un dernier regard noir et sortis en claquant la porte derrière moi. J’ai vraiment un karma de merde. Maintenant que j’étais dehors, restait à savoir où aller et quoi faire. P’tain. C’est quoi cette histoire ? Si tôt le matin, y a déjà une flopée de couples dehors. Yeeerk. Faut que j’aille loin. Loin de tout ça. Je pris bêtement la direction du pensionnat : en toute logique, les gens sont en cours. Et donc, je verrais moins de duos stupides glousser comme des poules en se regardant dans le blanc des yeux, quod erat demonstrandum.

Ah, et même carrément sur le toit du pensionnat, ça serait pas mal. Y aura personne à cette heure-ci. … ERREUR CRITIQUE. C’est pas un hasard, là, c’est trop gros pour que ça soit une coïncidence. Non seulement il y a des gens. Mais en plus, c’est un couple. ET POUR COURONNER LE TOUT, DES GENS QUE JE CONNAIS.

OH GOD. WHY. Jamais ils me le pardonneront si je me fous de leur gueule. Mais … P’tain mais c’est trop tentant. Hakai en mode romantique, on aura tout vu. OH WAIT. It’s trolling time. Genre j’enregistre et je lui envoie par mail pour voir la tronche qu’il tirera ? Sounds like a good deal.

Je tirais mon portable de ma poche et m’évertuai à faire le moins de bruit possible. Filmer m’était impossible vu que j’étais resté accroupi derrière la porte entrouverte, mais enregistrer le son, ça, par contre … Eheh. Vengeance pour toutes les fois où vous vous êtes foutus de moi parce que vous êtes plus grands.

Uh … Levé depuis 6h. 6H quoi. C'est trop tôt, on dort vraiment pas bien dans cet hôpital ! Et puis … PUIS ON EST LE 14 FEVRIER. AAAAAAAAH. J'avais oublié. Quelle heure il est ? 8H ? Je me levais d'un bond pour avoir droit à un magnifique mal de tête par la suite. C'est classe. Je marmonnais des insultes envers cette migraine avant de poser les pieds par terre. Uh ? Tiens, y'a quelqu'un qui vient si tôt me rendre visite ? … … … DREW. Sérieux ? … Il est déjà levé ? Mais c'est un miracle mes amis ! J'suis sûr que c'est Piper qui l'a motivé ! Rien ne peut m'échapper, parce que j'suis trop perspicace même si je viens de me réveiller, ouais ! Et puis il ne peut rien me cacher d'abord ! Il soupira quand il vit mon grand sourire. Bah quoi ? T'as envie que je te vire aussi ? Dis le tout d'suite hein, y'aura aucuns problèmes !

« Toi, t'as été autorisé à quitté l'hôpital, j'me trompe ? »

Et yeah, dans le mille ! Elisa a bien voulu me laisser sortir, à condition que je fasse attention à ne pas abuser des efforts physiques. Mais ça va le faire, parce qu'aujourd'hui, j'ai pas de travail ! J'vais aller en profiter pour passer faire un coucou à Arikari. ♪ Puis aller en câliner, parce que ça me manque les câlins, et vu que Drew est pas très réactif quand c'est moi qui lui fait un câlin, bah c'est pas drôle. Parce que quand c'est Piper, c'est une autre histoire hein. ♪ BREF. Je fis un hochement de tête positif avant de prendre mon manteau et de mettre mes chaussures. J'me demande vraiment où ils peuvent être à cette heure-ci. Est-ce que Ryuku est levé au moins ? Et Hakai, il est sûrement avec Shin, mais ils pourraient être n'importe où. … Il faut que je mange aussi. Je fouillais dans mes poches avant de fixer Andrew. … J'ai plus de pockys … … MAIS C'EST PAS POSSIBLE. J'en ai toujours avec moi, et quand j'en ai le plus besoin, j'en ai plus, même pas la moitié d'une boîte ! Uuuh …

« Et puis c'est suspect que tu te lèves si tôt … T'as quelque chose de prévu ? ♪ »

« Pas spécialement … »

… Ah mais casse pas mes visions toi ! T'es vraiment pas drôle quand tu t'y mets, j'te déteste, je veux plu-. ANDREW, JE T'AIME, VIENS ME FAIRE UN CÂLIN. T'as pensé au pockyyyyyys ! Je m'emparais de la boîte qu'il me tendait et l'ouvris pour en mettre trois dans ma bouche. Nyaaah, y'a rien de meilleur, c'est vraiment mon pêché mignon. Ca remonte le moral en plus ! Ah que si, y'a rien de meilleur pour partir sur de bonnes bases le matin ! Tandis que je finissais le paquet, je m'empressais de mettre mes mangas et mon carnet à dessins dans mon sac, et passais ma lanière au dessus de mon épaule. C'est bon, je suis en état d'être en forme pendant toute une journée ! … Normalement. Je mis un pied en dehors de la chambre d'hôpital, et respirais une grande bouffée d'air. Bon, j'aurais du faire ça quand j'étais dehors, mais rien que de sortir de cette salle blanche et super effrayante, c'était une graaaande libération !

« Tu vas voir Ryuku ? »

… What ? Ah … Ah ah … AAAAAAAH. C'est moi qui te trolle normalement, pas l'inverse ! On échange pas les rôles ! Puis … J'ai rien à lui donner, à Ryuku. Je sais jamais quoi offrir à la St-Valentin, vu que j'offre jamais rien généralement. Non, je me contente d'assaillir les gens de câlins et je trouve ça largement suffisant. Ouais. C'est purement commerciale comme fête ça. J'haussais les épaules en regardant dans le vide. Y'a toujours le chocolat … CHOCOLAT NOIR. Ouais, le chocolat noir, c'est meilleur ! Bah j'ai qu'à aller en acheter une boîte parce que la cuisine et moi, c'est pas vraiment … ami-ami en fait. Puis pourquoi cuisiner quand on arrive à se nourrir uniquement de pockys, de taiyakis et d'onigiris ? Ca va plus vite et c'est bon. ♪

« T'occupes ! », répondis-je le sourire aux lèvres en partant en courant vers la sortie.

Je passais les portes de l'hôpital et regardais le ciel. Y'a rien de mieux que l'air de l'extérieur et de pouvoir courir partout ! Bon, les chocolats maintenant. En fait, je sais même pas s'il aime ça ou pas … Bah c'est pas grave, s'il aime pas, je les mangerais à sa place. ♪ On trouve toujours une solution à un problème ! J'allais en direction du combini, croisant quelques personnes au passage, que je saluais d'un geste de la main. Y'a beaucoup de monde de sortis aujourd'hui ! Et … Et le combini est blindé. Génial … Je me frayais un chemin et m'emparais d'une boîte au hasard. HELL YEAH. Des chocolats noirs, j'suis trop forte ! J'atteignais difficilement la caisse, finit par réussir à payer, et sortit en soupirant. Je savais bien qu'il y avait du monde, mais à ce point-là. Je mettais la boîte dans mon sac et fit un petit tour. Personne en vue. AHAH. Je crois savoir. Si Shin et Hakai veulent se retrouver, ce ne sera sûrement pas en public. Un endroit où ils pourraient être tranquille. Le pensionnat peut-être ? Je me mis à courir en sa direction, bousculant quelques couples au passage et apercevant Izaya. Fufu, ce sera peut-être la pagaille en ville finalement ! Je passais devant lui, lui agrippant le bras pour le forcer à se retourner, et lui lança un « Bonne chance avec Shizu-chan. ♥ », avant de reprendre ma course. Il a pas du me calculé en fait. Tant pis ! Arrivé au pensionnat, je montais directement au dortoir et frappa à la porte de Shin. … Personne. Et celle d'Hakai ? … Personne non plus. Et Ryuku ? Hm, peut-être que si je le trouve, je trouve Hakai et Shin … … Illumination divine ! Le toit ! J'y allais d'un pas léger, chantonnant un air complètement au hasard, et allait presque atteindre le toit. Tiens … RYUKUUUUUUUUUU ! ♥ Je vais le surprendre ! Je marchais d'un pas silencieux, et arrivé derrière lui, lui fit un gros câlin.

« Ryukuuu, j'te cherchais partout. ♥ Qu'est-ce que tu fais ? »

Il a son portable en main … Et y'a la porte entrouverte … Je jetais un coup d'oeil par dessus son épaule et restait bouché bée. Haaaaan, c'est trop cuuuute, un rendez-vous secret. ♥ Eh mais … Depuis quand Ryu' est un stalker ? Il les stalkes depuis quand ? C'pas bien d'espionner la vie privée de gens Ryu'. ♪ AH MAIS J'AVAIS RAISON. Je savais bien que si je trouvais Ryu', je trouverais Hakai et Shin. J'suis trop perspicace ! … Bon, ça fait mal de rester sur la pointe des pieds, agrippés à ses épaules. Oui parce qu'il est plus grand que moi, en l'occurrence, je vois pas grand-chose, ou un peu. Bon, initiative. Je soulevais son bras qui ne tenait pas son portable, passait en dessous et me collais contre lui pour mieux voir. Ah bah voilà, là je vois bien. ♪

Il m’a fallut vingt bonne minutes avant d’arriver au lycée. Pas que je sois très lent - quoique, savoir qu’Hakai m’attend impatiemment ne donne encore plus envie de ralentir la cadence histoire de - mais c’est grand Ikebukuro mine de rien… Puis la guitare d’Hakai pèse lourd, c’est un truc de fou… J’aurais peut être du regarder le poids au lieu de choisir en fonction de la couleur et des déco… Enfin, à la limite, Hakai est plus fort que moi donc c’est peut être tout léger pour lui… Faudrait que je lui pose la question un jour… En fait, y a tellement de choses qu’il faut que je lui dise ou que je lui demande qu’il faudrait que j’écrive un livre en dix volumes pour rien oublier. Tiens, je connais même pas son animal préféré par exemple…

Une fois arrivé devant les grilles du pensionnat, j’ai jeté ma cigarette par terre avant de lâcher un soupir. J’ai observé le mégot rouler plusieurs fois sur lui-même à cause du vent qui commençait à se lever avant de me remettre en route, tout en maudissant le directeur de pas avoir fait installer des ascenseurs. Déjà parce que me taper trois étages à pied avec une guitare d’une tonne sur le dos c’est vraiment un poids -ahah, jeu de mot pourri bonjour-, et en plus, j’aurais pus rester malencontreusement coincé dedans avec Hakai pendant un bon moment… J’aurais pus escroquer un câlin à Ryu’ aussi, avec sa phobie des ascenseurs… Ca aurait été ma vengeance pour toute les fois où il s’est foutu de ma gueule à cause de ma peur des films d’horreurs…

Bon, vaut mieux évité de faire attendre Hakai trop longtemps. Déjà qu’il n’est pas très patient, mais alors si en plus je mets une heure à lui rendre sa guitare, je donne pas cher de ma peau… J’ai commencé l’acensions de mes trois étages. J’ai même commencé à compter les marches. J’ai juste préféré arrêter quand j’ai dépassé les cinquante, histoire de pas ne démoraliser. C’est totalement essouffler et à moitié agonisant que j’ai enfin atteins le haut de l’escalier. La prochaine fois, j’irais directement chez lui. Parce que monter des escaliers de quarante kilomètre, avec une guitare d’une tonne et en plus à moins de dix heures du matin, c’est juste impossible pour moi.

J’ai sortis mon portable, qui venait de vibrer, m’annonçant que j’avais un ami. En fait, je m’attendais à un message d’Hakai, m’ordonnant d’accélérer. Sauf que c’est le numéro de Kaoru qui s’est affiché sur l’écran… KAORU. TU TE FOU DE MA GUEULE OU QUOI ? J’ai lancé l’appelle et ai attendu que ma chèèèèèèèère petite sœur décroche.

« Ouiiii ? Ici Kaoru Trucy Jeevas, que puis-je pour vous ? »

« Kaoru. Repose ma veste immédiatement. »

Un petit silence a suivit. Tellement long que j’ai même vérifié qu’elle n’avait pas raccroché entre temps. Parce qu'elle en serait capable cette imbécile... Surtout que j'y tenais vachement à cette veste mine de rien...

« Kaoru, si tu ne veux pas avoir droit à une mort lente et douloureuse quand je rentrerais, tu a plus qu’intérêt à remettre cette veste à sa place. »

Et j’ai raccroché. Hakai attendait et je n’avais vraiment pas le temps de m’occuper d’elle. Surtout que, même s je sais ce qu’elle à marqué sur son bout de papier, je n’ai strictement aucune idée de se qu’elle lui à offert… Même si, il y a trèèès forte chances pour qu’on passe la nuit chez lui et que j’aie donc l’occasion de jeter un œil au paquet. OUI JE SUIS CURIEUX ET J’ASSUME ! Bref. J’ai poussé la porte du toit et mes yeux ce sont directement posé sur lui.

« T'as que ça à faire, me faire poireauter ici pendant des heures ? »

J’ai a peine eu le temps d’esquisser un sourire, que déjà ses lèvres étaient sur les miennes. J'ai sentis mon cœur s’emballer au moment même où son bras et sa mains se sont calés aux endroit habituels. Et c'est la que je me rends compte que je sais, exactement, au millimètre près, où sa main doit être.

« Happy Valentine's Day, my dearly beloved ♥ »

Avait-il dit quelques chose entre les deux ? Aucune idée. J'étais tellement absorbé par ses yeux bleu que je m'était déconnecté de la réalité. Souvent, je me demandais comment on s'était débrouillé pour commencer a sortir ensemble. J'ai souris à Hakai avant de l'embrasser de nouveau tout en passant mes bras autours de son cou. Pourquoi il est aussi grand sérieusement ? J'ai soupiré en me détachant de lui. Posant, l’étui à terre, je ne suis retourné afin de l'ouvrir et d'attraper la fleur qui attendait toujours dans la protection.

« Happy Valentine's Day ♥ », dis-je en lui offrant mon ô combien magnifique sourire en coin qui, je le sais, le fait limite fondre sur place.

J'ai fais tourné la fleur entre mes doigts un petits moment avant de la lui tendre avec un clin d’œil.

« C'est juste une fleur, mais je te promet que tu auras droit à beaucoup plus ce soir, pour ça que j'ai pris tout mon temps pour venir. J'aime me faire désirer, et quand tu es impatient, tu n'en ai que plus... Sauvage après... »

Je me suis assis sur le dossier -vivre la rébellion les gens- du banc à coté, en faisant signe a Hakai de s’asseoir avec moi.

« Sinon, que racontes-tu à ma magnifique personne à part que tu me désire plus que tout au monde ? »

Mes chevilles vont bien merci, je veux juste voir la jolie teinte rouge que vont prendre ses joues -si il rougit ahah-.

Je frissonnai tandis que je sentais ses bras se nouer doucement derrière ma nuque, pendant qu'il répondait à mon baiser. J'eus une petite pensée amusée pour ses pieds qui devaient le hisser à grand-peine mais l'oubliai immédiatement, enivré par la texture soyeuse de ses lèvres. Je grognai lorsqu'il se détacha, me retenant de le serrer contre moi pour ne jamais le lâcher. Je le vis déposer mon étui à terre – SI TU L'ABÎMES JE TE BUTE – et en sortir une rose écarlate, parfaitement assortie à ses cheveux. Mon cœur rata un battement. OK, c'était kitsch, c'était niaiseux, ça puait la guimauve, mais c'était... Je m'emballai en discernant son sourire en coin, mi-malicieux, mi-attendri, plein de promesses et de sous-entendus. DU CALME, HAKAI.

« Happy Valentine's Day ♥ », susurra-t-il en manipulant la rose avec mesquinerie, m'adressant un clin d'œil. AH. BORDEL. Pourquoi tu m'as donné rendez-vous ici et pas chez toi, ducon ?! « C'est juste une fleur », reprit-il, « mais je te promet que tu auras droit à beaucoup plus ce soir, pour ça que j'ai pris tout mon temps pour venir. J'aime me faire désirer, et quand tu es impatient, tu n'en es que plus... Sauvage après... »

Oh. OH. JE TE VEUX, ICI ET MAINTENANT. Mais c'est qu'il a raison, en plus, cet abruti. Il m'électrise. J'ai BESOIN de lui, d'un point de vue physique. Je suis en manque. ... C'est pas lui qui est censé être en manque chronique, d'ailleurs ? ... OH ET PUIS MERDE. Je tiendrai pas jusqu'à ce soir, faut pas rêver non plus. Je tirai une autre clope de mes poches et l'allumai, fumant un bon coup, l'autre s'étant malencontreusement retrouvée par terre pendant que j'embrassai Shin. ... PUTAIN, même ça, ça me calme pas. Je pris place sur le dossier du banc à côté de lui, lui soufflant la fumée de ma cigarette au visage pour voir si ça l'énerverait ou pas.

« Sinon, que racontes-tu à ma magnifique personne à part que tu me désires plus que tout au monde ? »

... Il me pousse à bout, en fait. Voir si j'arriverais à résister. SALOPARD. Du coup, j'ai pas envie de lui céder. Mais j'en ai besoin, et j'ai vraiment envie de lui. FAIT CHIER. Va te faire, Shin, je te déteste sur ce coup-là. Je fourrai mon nez dans son cou, reniflant son odeur si attirante et y collant presque mes lèvres, soufflant sur sa peau.

« Merci pour la guitare... », murmurai-je à son oreille, même si j'étais incapable de vraiment parler doucement. ( HRP : comprendre : Ryu' DOIT entendre et enregistrer absolument TOUT ce que Hakai dit 8D /PIED-DE-BICHE/ ) « Même si je doute qu'un simple merci soit suffisant... Tu mérites mieux, après tout... ♥ », achevai-je, passant mes bras autour de sa taille et glissant mes mains sous son T-shirt. Le cadeau attendra, il y avait beaucoup plus urgent dans l'immédiat...

... UNE ROSE. UNE ROSE. RIEN QUE CA. OH PUTAIN. FAUT PAS QUE JE RIGOLE. FAUT PAS. FAUT PAS. VITE. PENSER A UN TRUC TRISTE. Euh ... La chasse des bébés phoques ? Ou imaginons un instant que le vieux s'incruste chez moi ... FUCK NO. J'espère très fort qu'il se remariera avec une femme horrible qui fera de sa vie un enfer. Et qu'elle le butera. En l'étranglant avec ses propres tripes. Wait. Ça fait psychopathe, ce que je dis, là, non ? Je me reconcentrai sur ce que je faisais et- NON. JE RIRAI PAS. MERDE. PENSER A UN TRUC TRISTE ... AYANO. AYANOOOOO. Okay. Ça calme, direct. AYANOOOOOOOO, WHYYYYYY. ... Là, par contre, ça fait bipolaire, y a 5 secondes, je voulais exploser de rire, là, j'ai envie de chialer direct. Urg. Pas classe. Bon, ne pas regarder dans leur direction devrait être suffis- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. JE ME SUIS FAIT AGGRO PAR DES TRUCS NON IDENTIFIES. ... Des bras. DES BRAS. LES BRAS DE QUI. AAAAAH. Y A UN GENS QUI EST EN CONTACT AVEC MOI, NOOOOOOON. QUI QUE TU SOIS, LÂCHE-MOI, JE VEUX PAAAAAAS. ME TRANSMETS PAS TON CRÉTINISME CONGÉNITAAAAAL.

« Ryukuuu, j'te cherchais partout. ♥ Qu'est-ce que tu fais ? »

... Dieu me hait. J'suis sûr qu'il a transféré le karma de merde de Drew sur moi pour que mon karma soit encore pire qu'avant. J'EN SUIS SÛR. C'est pas possible autrement. De toutes les personnes du monde, il a fallu que ça soit ... Yukari. NOOOOOOON. HEY. C'est la Saint-Valentin, t'es pas sensée être avec ton mec ?!!! ... Bon, en fait, d'une certaine façon, je suis assez content qu'elle soit pas avec cette personne, qui qu'elle soit, mais- FUCK. Penser à autre chose. Respirer, inspirer, expirer. ET BORDEL, POURQUOI FAUT-IL QUE JE ROUGISSE COMME UN CON. J'ai vraiment un métabolisme de merde. En plus, je suis pâle. Donc ça se voit direct. FUCK MY LIFE. HOLY ARCEUS, WHAT THE HELL DID I DO TO DESERVE THIS. WHY. J'ouvris la bouche pour lui dire de dégager mais elle se glissa sous l'un de mes bras pour regarder par l'interstice de la porte elle aussi. ... WHAAAAAAAT. WHAT ARE YOU DOIN'. Les mots que j'allais lui balancer à la figure retournèrent immédiatement se terrer dans ma gorge. SUPER. JE SUIS MUET MAINTENANT. Mais ça m'empêche pas de penser très fort que BORDEL DE MEEEEERDE, DIEEEEU, JE TE HAIS. POURQUOOOOI. Je tentais de me décaler un peu sur le côté pour m'éloigner. MAIS KARMA DE MERDE OBLIGE :

« J'aime me faire désirer, et quand tu es impatient, tu n'en ai que plus... Sauvage après... »

... what. WHAT. Une partie de mon cerveau me hurlait un "Well, that escalated quickly" - réflexe conditionné des meme, bonjour -, tandis qu'une autre criait un "MAIS QUAND ILS EN SONT ARRIVES LA.". Quant à la dernière, elle avait tout simplement décrété que c'était trop pour elle et avait débranché la prise. Mais ... MAIS HEEEEEEEEEEEEIN ?!! HEY. VOUS ÊTES DANS UN LIEU PUBLIIIIIIC. FAITES GAFFE A CE QUE VOUS DITES AU MOINS. C'est. Je. Je. JE. MERDE. CA DEVRAIT ÊTRE ILLÉGAL, VOILA. Bon, d'accord, j'avais qu'à pas être là, c'était pas un lieu public avant que j'arrive, mais ... Mais ... MAIS NOOOOOOOOON, QUOI. Je me retrouvai donc à regarder fixement l'écran de mon portable d'un air un peu lointain, tentant de chasser le rouge qui me brûlait les joues - et m'ébouillantait le cerveau au passage -.

THAT'S TOO MUCH. ÉPARGNEZ MON CERVEAU, PAR PITIÉ. Pourquoi tout le monde se ligue contre lui, sérieux ?!!! Vous gagnerez quoi à le faire crasher ?!! C'est pas juuuuuste ... Euh. Ahem. Je gagnerai rien non plus à me morfondre sur ça pour le moment. ... Wait. J'AI ENCORE LOUPE UN EPISODE DU COUP. FUUUUUCK. DIEU. Attends une seconde que je crève et je viens te buter chez toi. ET J'EN AI RIEN A FOUTRE QU'ON PUISSE PAS CREVER AU PARADIS. ET JE M'EN FOUS SI JE PEUX PAS ALLER AU PARADIS, J'IRAIS QUAND MÊME ET SHIT. Screw the rules.

... Dites. DIIIITES. Y A PAS UNE CENSURE IRL ?!!!!!!! METTEZ-MOI UN FILTRE, BORDEL. HAKAI. ARRÊTE DE BOUFFER LE COU DE SHIN, T'ES PAS REMILIA. ... Okay. Non mais là, c'est vraiment trop pour moi. JE VEUX PAS EN SAVOIR PLUS. Je tournai les talons en coupant l'enregistrement et m'apprêtai à partir trèèèèès loin de ces freaks ... SAUF QUE. Loi de Murphy oblige : j'ai oublié un détail. Le détail selon lequel y avait une personne à côté de moi. Une personne que j'ai juste un peu percuté relativement violemment dans la vitesse du mouvement.

« SHIT- Hey, ça va ? »

... LOOOOOOOOOOL. Dieu. Va te faire foutre. Je te hais. Je peux même pas m'enfuir. Je me forçai à inspirer et expirer lentement, longuement. Mais la douleur dans ma poitrine ne disparaissait pas encore. Fais chier. FAIS CHIER. "Evitez le plus possible les chocs violents", qu'ils disaient. Karma de merde.

« Je t'ai pas foutu le coude dans l'oeil au moins ? »

( HRP : Je me suis pas relue, je vous préviens. Je sais que je vais m'autocensurer mes conneries sinon. "8D )

HAAAAAAAAN, C'EST TROP CUTE, UNE ROSE. ROUGE. Mais ça veut tout diiiiiiiiiiiiiiiiire. … MAIS C'EST TROP KAWAII. Ahem. Nan. Faut que j'évite de fangirliser parce que sinon, ils vont nous voir, et adieu ma scène yaoi. … … MAIS J'PEUX PAS, C'EST TROP MIGNON.

« C'est juste une fleur, mais je te promet que tu auras droit à beaucoup plus ce soir, pour ça que j'ai pris tout mon temps pour venir. J'aime me faire désirer, et quand tu es impatient, tu n'en ai que plus... Sauvage après... »

… … … C'est du Live Action ? Du yaoi en Live Action ? HYAAAAAAAAAAH. Nan. Je dois pas kyatter. Surtout pas. Sinon … Sinon, Hakai va plus vouloir que je l'approche pendant deux bonnes semaines, et Shin va me troller avec ça. Oui parce que d'habitude, c'est moi qui trolle les gens, mais avec Shin, c'est différent. C'est toooooujours lui qui a le dernier mot, et c'est … Rageant. Mais c'est drôle. Mais cette fois. CETTE FOIS. J'aurais peut-être une bonne occasion de le troller, uh uh. ~ A moins que … Naaaaah, j'laisse tomber, il trouvera un moyen de me mettre dans une situation embarrassante. - AH SI, J'SUIS SÛRE QU'IL EN EST CAPABLE. -. … E-Eh ? Y'a pas de caméras ? … Alors c'est pas du Live Action ? … MAIS J'ASSISTE A UNE SCENE DE YAOI EN DIRECT ET TOUT. C'est trooooop classieux ! Faudrait que Ryu' me file l'enregistrement qu'il a, histoire que je le file à Piper. J'pourrais le filer à Drew aussi, mais môssieur aura aucune réaction, si ce n'est que d'articuler un « Ah … » suuuuper convaincant. Bref. … NIIIIIIIIIIIIIH. J'ai l'impression de voir en direct un yaoi que j'ai lu tout récemment ! C'est … C'EST. J'pensais pas que onii-chan pouvait prendre ce genre d'initiatives … En même temps, ils savent pas qu'on les regarde, donc en théorie, ils pensent être seuls.

Hm ? Bah Ryu' ? Il ressemble à une écrevisse tellement il rougit. Mais pourquoi il rougit ? Y'a rien eu de vraaaaaiment explicite là. AH. Il supporte pas le yaoi. Bah zuuuuut, j'pourrais pas lui exposer mes théories yaoistes, c'est pas juuuu- AAAAAH. RYUKU. M-Mais … MAIS POURQUOI T'ES PARTI COMME CA, IMBECILE. Uuuuh …

« SHIT- Hey, ça va ? Je t'ai pas foutu le coude dans l'oeil au moins ? »

Nan, pas dans l'oeil, nan … DANS LA POITRINE, OUI. Je croisais les bras, me recroquevillant à moitié sur moi-même, rougissant un peu. Puis ça fait mal quoi. Et depuis quand les gens s'en vont sans prévenir … Uuuuh … TU VAS PAYER. Le trolling, ça marche toujours. J'te rends la monnaie de ta pièce, môssieur j'fais-pas-attention-où-je-mets-mon-coude.

« Nan, pas dans l'oeil … Mais la prochaine fois, évite ma poitrine please. »

Azy cerveau de Ryu', crashe toi, j'attends que ça ! … Oh puis zut hein. Je passais mon bras droit autour de son cou et l'obligeait à se baisser à ma hauteur, frottant mon poing contre sa tête. Tieeeens, prends çaaaaa ! Je le lâchais après quelques minutes, un sourire au coin des lèvres. J'ai eu ma vengeanceuh. Je rigolais un instant en voyant la tête qu'il faisait, et posais mes mains sur mon bassin, fière.

« De toute façon j'ai pas eu mal, j'suis une warrior ! »

Mais bon, je reste une fille alors voilà quoi … Et ils en sont où les deux n'amoureux en fait ? Bon. Je m'occupe d'abord de Ryu-chou, et ensuite j'vais stalker les môssieurs là-bas pour avoir ma dose de yaoi. Je m'approchais finalement de Ryu', un grand sourire au lèvre. Et puis c'est la Saint-Valentin. J'VEUX MON BISOU. Alleeeez, fait pas ton timideuh, juste un bisooooou !

« Bon, j'pourrais avoir des excuses valables maintenant ? … Bon d'accord, j'te dispense des excuses, j'en veux pas. MAIS. Mais, mais, mais. J'veux que tu m'embrasses. ♥ »

ET J'ACCEPTE AUCUN REFUS DE TA PART.

( HRP : Ryu', tu m'as tuée. 8'D )